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Balavoine Ma bataille, un hommage authentique

06h00 - 18 décembre 2025 - par Info Haute-Vienne
Balavoine Ma bataille, un hommage authentique
Toute la troupe, chanteurs et musiciens, de Balavoine Ma Bataille (© Elsa Goudenège)

Quarante ans après la disparition de Daniel, la tournée Balavoine Ma Bataille s'arrêtera le 28 janvier au Zénith de Limoges. Entretien avec Guy, son frère, qui est sur scène avec de jeunes artistes.

Comment est né ce spectacle ?

Pierre-Nicolas Cléré, qui est co-organisateur et producteur avec Arthur Dubuc, appréciait beaucoup Daniel et ce qu'il chantait, sans le connaître. Il m'a raconté : « J'avais 23 ans. J'étais en voiture quand j'ai entendu à la radio que Daniel était mort, je me suis arrêté et j'ai pleuré ». Il a toujours eu dans l'idée de faire quelque chose pour Daniel. Balavoine Ma Bataille est un spectacle formidable, à l'organisation monumentale, qui dure 2h10, avec 29 chansons dont une que j'ai écrite. J'ai retrouvé mes camarades de l'époque, les anciens musiciens de Daniel, qui partagent la scène avec des jeunes chanteurs issus d'émissions télé (N.D.L.R : The Voice, Nouvelle Star...). Ce sont des interprètes et pas des imitateurs. Ce spectacle marie les générations.

Justement, est-ce un moyen d'aller à la rencontre des jeunes, qui ne connaissent pas Daniel et son répertoire ?

Ça peut paraître surprenant mais les jeunes chantent ses chansons qui datent de plus de quarante ans. D'ailleurs, un professionnel du métier m'a indiqué que Daniel passe davantage sur les radios que Johnny Hallyday et Claude François.

Comment expliquez-vous ce succès qui ne se dément pas quatre décennies plus tard ?

Daniel était en avance pour la musique, avec des sons qu'on entend encore aujourd'hui. Toutes ses chansons étaient « intelligentes », avec des paroles bien écrites sans aucune haine et avec beaucoup d'humanité. Ses mélodies et ses arrangements sont encore très actuels, même si clairement il ne faisait pas du rap. Quoique Soprano ait avoué avoir voulu chanter après avoir entendu Michael Jackson et Daniel Balavoine ! Et sa voix : seuls les Anglo-saxons montaient aussi haut ; en France, cela ne se faisait pas. Puis, c'était un peu un OVNI car il faut se rappeler qu'il a sorti Les Aventures de Simon et Gunther..., son deuxième album sur le mur de Berlin alors qu'il n'avait que 24 ans.

Pourquoi avoir accepté de participer à ce projet ?

Alors que j'avais arrêté de chanter depuis 20 ans, Pierre-Nicolas Cléré m'a téléphoné pour me parler de cette chanson que j'ai écrite en 1997, qui est en écho à Partir avant les miens. Elle commence par « Quand il est parti avant les siens ». Il m'a proposé de la chanter avec eux. J'ai immédiatement dit oui. J'ai l'impression que c'est une renaissance, comme si je rechantais avec Daniel.

Daniel était connu pour ses coups de gueule. Que penserait-il de la société actuelle quand les Restos du Cœur qui ne devaient durer qu'un hiver ont 40 ans ?

Il serait absolument outré ! Le monde de 2025 ne lui plairait pas du tout. Peu le savent mais Daniel était le parrain des Restos du Cœur, car il en a soufflé l'idée à Coluche qui les a créés.

Un souvenir avec Daniel en guise de mot de la fin ?

Quand il a chanté la première fois Le Chanteur à la télévision en 1978 avant Starmania, lors des répétitions, Gilbert Bécaud qui était présent, s'est assis et a écouté la chanson jusqu'au bout. Claude Nougaro, qui est du Sud-Ouest comme nous, est arrivé avec sa grande écharpe et sa grande taille et est allé vers Daniel. Il lui a dit : « Petit, je t'attends à la prochaine ». Je crois qu'il a voulu lui faire comprendre que la chanson était formidable. Elle évoque l'ambition de quelqu'un qui veut chanter et qui à la fin, devient ringard, alors qu'il n'avait que 26 ans !

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