Des femmes devant et derrière la caméra...

Du 4 au 12 octobre, la 10e édition des Rencontres cinématographiques de Limoges propose 20 avant- premières dont la moitié en présence de membres des équipes sur les trois sites : Grand Écran en centre-ville, à Ester et au Lido.
Le cinéma donne des ailes... Le cinéma donne des « elles ». Pour cette 10e édition, les Rencontres cinématographiques de Limoges se déclinent fortement au féminin avec des histoires de femmes, des comédiennes fabuleuses et des réalisatrices non moins bourrées de talent.
L'ouverture de ce cru 2025 est le samedi 4 octobre à 20h30 à Ester avec Les Rêveurs, de et avec Isabelle Carré, qui est l'adaptation de son livre éponyme autobiographique (brodé de fiction) sorti en 2018. Élisabeth, comédienne, anime des ateliers d'écriture à l'hôpital Necker avec des adolescents en grande détresse psychologique. À leur contact, elle replonge dans sa propre histoire : son internement à 14 ans. Peu à peu, les souvenirs refont surface. Et avec eux, la découverte du théâtre, qui un jour l'a sauvée. La projection sera suivie d'une lecture par Julie Gayet de textes d'Isabelle Carré, mis en musique par Benoît Carré (le frère d'Isabelle), compositeur de la musique du film.
Coup de cœur
Même si le choix est compliqué, Bruno Penin, le directeur des cinémas Grand Écran et organisateur de ces Rencontres, a tranché. On vous croit est son coup de cœur. Alice se retrouve devant un juge et n'a pas le droit à l'erreur. Elle doit défendre ses enfants, dont la garde est remise en cause. Pourra-t-elle les protéger de leur père avant qu'il ne soit trop tard ? « C'est quasiment un huis clos, avec une audience devant le juge des affaires familiales dans le cadre d'un divorce. C'est un film fort, épuré... tout passe par les échanges, les regards, les gestes qu'on devine ». L'avant-première a lieu en présence de la coréalisatrice Charlotte Devilliers, qui s'est inspirée de son vécu pour ce film.
Immanquables
La femme la plus riche du monde de Thierry Klifa, qui affiche un beau casting avec Isabelle Huppert, Marina Foïs, Laurent Lafitte, reprend librement l'histoire de Liliane Bettencourt : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome aux aguets qui en sait plus qu'il ne dit. Des secrets de famille. Des donations astronomiques.
Vie privée de Rebecca Zlotowski avec Jodie Foster, Daniel Auteuil, Virginie Efira. Lilian Steiner est une psychiatre reconnue. Quand elle apprend la mort de l'une de ses patientes, elle se persuade qu'il s'agit d'un meurtre. Troublée, elle décide de mener son enquête.
Enfin, Furcy né libre d'Abd Al Malik (qui sera présent lors de l'avant-première), avec Makita Samba, Romain Duris, Ana Girardot, se déroule sur l'Ile de la Réunion, en 1817. À la mort de sa mère, l'esclave Furcy découvre des documents qui pourraient faire de lui un homme libre. Avec l'aide d'un procureur abolitionniste, il se lance dans une bataille judiciaire pour la reconnaissance de ses droits. « C'est un film qui m'a touché personnellement. Je me régale déjà d'avoir Abd Al Malik car il a un très bon contact avec le public. D'autant qu'il va faire peu de dates de promotion, étant en enregistrement d'un nouvel album. Nous allons peut-être organiser des animations réunionnaises avec un groupe, des spécialités culinaires... ». Dites-lui que je l'aime de Romane Bohringer, qui sera au Grand Écran centre, pour échanger avec le public autour de son adaptation pour le cinéma du livre de Clémentine Autain consacré à sa mère. Ce projet va l'obliger à se confronter à son passé et à sa propre mère qui l'a abandonnée quand elle avait neuf mois.
Histoires de femmes
Outre L'incroyable femme des neiges, Fuorie, Les filles du Ciel, Promis le Ciel ou encore L'étrangère, qui mettent à l'honneur des femmes combattantes, deux longs-métrages traitent avec sensibilité et justesse d'homosexualité féminine. Love me tender d'Anna Cazenave Cambet parle de Clémence qui annonce à son ex-mari qu'elle a des histoires d'amour avec des femmes. Sa vie bascule lorsqu'il lui retire la garde de son fils. Clémence va devoir lutter pour rester mère, femme, libre. Dans Des preuves d'amour d'Alice Douard, Céline attend l'arrivée de son premier enfant. Mais elle n'est pas enceinte. Dans trois mois, c'est Nadia, sa femme, qui donnera naissance à leur fille. Sous le regard de ses amis, de sa mère, et aux yeux de la loi, elle cherche sa place et sa légitimité. « Le thème est abordé avec finesse et de façon intelligente. C'est un film qui amène à réfléchir pour laisser le spectateur entrer dans l'histoire », commente Bruno Penin.
Et que dire de La condition de Jérôme Bonnel. C'est l'histoire de Céleste, jeune bonne employée chez Victoire et André, en 1908. C'est l'histoire de Victoire, de l'épouse modèle qu'elle ne sait pas être. Deux femmes que tout sépare mais qui vivent sous le même toit, défiant les conventions et les non-dits. « Des images douces et belles, des dialogues pas violents, qui laissent à penser ce qui se passe, à lire entre les lignes », dévoile le directeur des cinémas.
En famille
Les dimanches, les familles pourront apprécier Le Secret des mésanges d'Antoine Lanciaux, Marcel et Monsieur Pagnol de Sylvain Chomet ainsi qu'Arco d'Ugo Bienvenu, dans lequel, en 2075, Iris, une petite fille de 10 ans, voit Arco, un mystérieux garçon vêtu d'une combinaison arc-en-ciel tomber du ciel. Il vient d'un futur lointain et idyllique où voyager dans le temps est possible. Iris le recueille et va l'aider par tous les moyens à rentrer chez lui.
Actualité
Howard Zinn, une histoire populaire américaine 2, des réalisateurs Olivier Azam et Daniel Mermet, qui seront là lors de l'avant-première, est en partenariat avec Mémoire à Vif et Ciné-Bambule. Chaque jour depuis son investiture, Donald Trump remet en jeu une séquence traitée dans le film. La purge DEI (Diversité, Équité et Inclusion) qu'il a lancée s'attaque directement à des archives, des images et des histoires racontées dans le film...
Docus
Après avoir exploré le monde, Yann Arthus-Bertrand revient chez lui, avec France, une histoire d'amour. Il part à la rencontre des Français qui agissent concrètement pour faire avancer leur monde. Ce documentaire, touchant et plein d'humanité, tourné comme un road-movie, est une invitation à la curiosité mais surtout au vivre ensemble.
L'Évangile de la Révolution, en présence du réalisateur François-Xavier Drouet (dorénavant Limougeaud), décrit le souffle révolutionnaire qu'a connu l'Amérique latine au XXe siècle, qui doit beaucoup à la participation de millions de chrétiens, engagés dans les luttes politiques au nom de leur foi. Portés par la théologie de la libération, ils ont défié les régimes militaires et les oligarchies.
Clôture
Dimanche 12 octobre à 18h au Lido, Les aigles de la République de Tariq Saleh clôturera ces Rencontres ciné. George Fahmy, l'acteur le plus adulé d'Egypte, accepte sous la contrainte de jouer dans un film commandé par les plus hautes autorités du Pays. Il se retrouve plongé dans le cercle étroit du pouvoir. Il entame une liaison avec la mystérieuse épouse du général qui supervise le film.
Et en court ? Le court-métrage, Lugor Espèr (lueurs d'attente en occitan) de Pierre Migozzi, réalisateur limougeaud, traitant de l'Occupation, et ayant été tourné à Thouron, sera présenté samedi 4 septembre à 14h30 au Lido.
Programme complet et détaillé : www.grandecran.fr. Tarif unique : 6€ la séance. Pour certains films avec des soirées événement, il est fortement conseillé de réserver.


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