« Rien ne change : ni pour les équipes, ni pour les spectateurs »

Il y a quelques jours, Michel Goudard, le fondateur d'Euterpe Promotion, a vendu 100 % de ses parts à Lagardère Live Entertainment.

Dans quelles conditions s'est passé le rachat d'Euterpe par Lagardère Live Entertainment ?

En fait, nous nous sommes « dragués » pendant un an et demi, sans oser, ni les uns et les autres, parler de choses sérieuses, en évoquant plutôt des projets communs, notamment lors du chantier de rénovation de l'Arkéa Arena de Bordeaux, puisque Euterpe est opérateur dans le grand Sud-Ouest, avec certes un siège social à Limoges, mais avec un bureau secondaire à Bordeaux et une activité assez importante en Aquitaine. Ainsi, nous avons appris à nous connaître. Il y a huit mois environ, j'ai eu un entretien avec Jérôme Langlet, le président de Lagardère Live Entertainment, durant lequel nous avons parlé de nos spécificités de métiers d'accueil de spectacles en région et d'un rapprochement, qui semblait opportun. Chacun pouvait rester dans son domaine d'activités. Une étude a été lancée il y a trois semaines, débouchant sur un accord sans aucune douleur entre parties amicales. Jérôme Langlet est donc le nouveau président d'Euterpe Promotion.

Vous aviez envie de vous retirer des affaires, comme on dit ?

Après 45 ans de métier et plusieurs allers-retours Terre-Lune en voiture ? (Rires) A 72 ans, je revendique la retraite à 74 ans... (Rires). Je voulais un peu lever le pied. J'ai réduit la voilure de mes activités de 90 % tout en restant vice-président d'Euterpe Promotion. J'ai droit à la parole avec Jérôme Langlet pour étudier certains dossiers spécifiques et être présent pendant les spectacles. Je suis toujours sur la route, à la rencontre des artistes, des producteurs, des responsables des salles de spectacles pour une durée... indéterminée, pour un relais tout en douceur.

Quels sont les changements découlant de cette vente, en outre pour les filiales Box Office et Alhambra Productions ?

Rien ne change. Demeurent les mêmes compétences, la même programmation, la même zone d'activités. Pas plus, pas moins. Euterpe Promotion propose une activité à part dans l'univers du groupe Lagardère. Il n'y a aucune modification pour les filiales et donc Alhambra Productions va continuer à produire « Les fous rires de Bordeaux », « Arènes en scène » à Bayonne...

Et pour les équipes particulièrement celle de Limoges ? Car vos lecteurs qui sont nos spectateurs, ont leurs petites habitudes, comme aller à Box Office rue Jean-Jaurès pour acheter leurs places ?

Le personnel demeure à l'identique, il n'y aura pas de changement. Les spectateurs ne connaissent pas Michel Goudard mais Christelle avec son éternel sourire à Limoges. La communication reste en charge de Bérénice. L'administration est toujours dirigée par Francis Jeanjean...

Que répondez-vous aux esprits chagrins qui affirment que le Petit Poucet Euterpe s'est fait dévorer par l'ogre Lagardère ?

Quand on ne connaît pas vraiment les histoires, on commence par se taire, ça fera gagner du temps à tout le monde ! Personne ne se fait manger. J'ai une profession qui n'est pas présente dans le monde de Lagardère. Je vais apprendre de Lagardère autant qu'ils vont apprendre de nous. Je vais peut-être grandir moi aussi en apprenant des choses avec eux. Qu'auraient préféré les mauvaises langues ? Qu'Euterpe ferme et que tout le monde soit licencié... Dans ce pays, quand il n'y a pas d'esclandre, ni problème, il faut qu'on essaie d'en créer.