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Isabelle Klock-Fontanille : "Nous sommes une université de proximité, nous restons attachés à notre mission de service public" (dossier spécial formation)

11h35 - 28 septembre 2022 - par Info Haute-Vienne
Isabelle Klock-Fontanille :
« Il n'y a aucune raison de s'inquiéter pour nos effectifs » (© Jean-Christophe Dupuy)

Toutes les inscriptions ne sont pas encore finalisées, mais, Isabelle Klock-Fontanille, la présidente de l'université de Limoges, est satisfaite des effectifs de cette rentrée, même si elle déplore une baisse dans certaines formations et parmi les étudiants étrangers, confrontés à la hausse du montant des inscriptions.

Comment s'explique cette chute du nombre d'étudiants étrangers ?

Depuis la mise en place des droits différenciés comme nous l'impose la loi, le montant des inscriptions d'étudiants originaires de certains pays hors Europe ou avec lesquels nous n'avons pas de convention, s'avère très cher. La situation géopolitique entraîne également une chute des étudiants étrangers, ce qui aura inévitablement un impact sur nos masters, car certains ne fonctionnent pratiquement qu'avec des étrangers. Il est évident que si nous n'avions que 3 ou 4 étudiants inscrits, certains masters pourraient être suspendus, mais pour l'heure, nous n'envisageons pas de les supprimer. Tant que les inscriptions ne sont pas finalisées, nous ne pouvons pas connaître le nombre exact d'étudiants, mais globalement, pour le moment, il n'y a aucune raison de s'inquiéter pour nos effectifs, qui s'élèvent à plus de 19 000.

La hausse du coût de l'énergie a-t-elle des conséquences sur votre fonctionnement ?

Nous savons déjà que le prix de l'énergie va doubler. Alors, au-delà de la baisse de la température dans nos locaux, nous devons réfléchir à adopter des comportements plus responsables, comme éteindre les ordinateurs le soir ou éviter de maintenir du chauffage et de l'éclairage dans des bureaux vides. Cette démarche, imposée par l'État, est organisée de manière harmonisée sur toute la Nouvelle-Aquitaine. Nous allons, bien entendu, continuer à chauffer nos amphis, même si cette flambée du prix de l'énergie nous inquiète beaucoup, car le ministère ne nous a pas donné d'argent supplémentaire pour l'absorber. Heureusement, grâce au plan de relance, nous avons pu réaliser un certain nombre de travaux pour améliorer la performance thermique de nos bâtiments, sauf sur l'un d'eux, situé à Brive qui était trop vétuste et que nous avons donc décidé de reconstruire dans le cadre du contrat de plan Etat-Région.

Que faites-vous pour lutter contre la précarité des étudiants ?

Le repas à 1 € pour les boursiers est maintenu et nous avons mis en place diverses aides, gérées par nos vice-présidentes étudiantes, comme le panier étudiant ou le prêt d'ordinateurs. Au-delà de ces aides, le plus compliqué est souvent d'identifier les étudiants en difficulté qui ne nous font pas facilement part de leurs soucis. Heureusement, les associations sont très présentes et le Crous est très réactif.

Quels sont les atouts de l'université de Limoges ?

Nous sommes une université de proximité et nous restons très attachés à notre mission de service public que nous essayons d'assurer au mieux pour tous les étudiants de notre territoire, dont une grande majorité de boursiers. Nous avons une offre de formation très complète et surtout un accompagnement personnalisé, avec des services dédiés comme le pôle de vie étudiante, installé au cœur des campus. Il y a une vie associative très riche, un service de santé très performant. La qualité de la vie étudiante constitue un atout non négligeable dans le choix de notre université. Nous sommes également très attachés à notre maillage sur les trois départements, avec des sites à Guéret, Égletons, Brive et Tulle. Nous avons aussi des filières d'excellence, en santé, en sémiotique, en crypto ou dans le domaine de l'eau, qui s'appuient sur des équipes de chercheurs reconnues internationalement et qui attirent des doctorants du monde entier.

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