Un voyage à travers trois moments clés de l'histoire symphonique

Pour bien commencer l'année 2026 en musique, vendredi 9 janvier à 20h, l'Opéra de Limoges et l'Orchestre symphonique de l'Opéra de Limoges Nouvelle Aquitaine (ORSOLINA) proposent un concert symphonique Haydn-Mozart-Vaughan Williams, sous la direction de Pavel Baleff.

Ce programme invite à un voyage à travers trois moments clés de l'histoire symphonique, chacun révélant un visage différent de l'orchestre. Entre clarté classique, poésie mozartienne et profondeur introspective, le concert dessine un arc musical où se répondent l'élégance, la virtuosité et l'humanité.

Petite symphonie n° 7 " Le Midi " de Joseph Haydn

La fameuse trilogie des symphonies n° 6 " Le Matin " interprétée le 10 octobre dernier à l'Opéra de Limoges, n° 7 " Le Midi " jouée dans ce programme et la n° 8 " Le Soir " qui sera interprétée le 3 avril prochain constitue de magistrales œuvres de transition, entre le concerto grosso baroque et la symphonie moderne telle que Haydn en deviendra le grand maître. Ces symphonies concertantes qui paraissent conter des dialogues et anecdotes drolatiques, évoquent tour à tour toutes les atmosphères de ces moments de la journée.

Double concerto pour flûte, harpe et orchestre de Wolfgang Amadeus Mozart

Seule œuvre musicale de Mozart mettant à l'honneur la harpe, cette pièce est l'un des concertos les plus populaires du répertoire, et se retrouve souvent sur des enregistrements dédiés aux deux instruments.

Mozart avait 22 ans lorsqu'il écrivit la partition à la demande du duc de Guisnes, flûtiste amateur, dont la fille était harpiste. À l'époque classique, la harpe était encore en développement et considérée plutôt comme un piano pincé. La harpe et la flûte constituaient donc une combinaison tout à fait inhabituelle. Aujourd'hui le répertoire pour duo flûte et harpe est bien plus étoffé, surtout sans orchestre.

Il se trouve que Mozart éprouvait presque de l'aversion pour la flûte, et il n'appréciait guère plus la harpe. De ce fait la composition du concerto lui donna beaucoup de mal. Dans une lettre, il avoua : " Je deviens complètement impuissant lorsque je dois écrire pour un instrument que je ne peux supporter ". Et pourtant rien ne transpire de ses efforts ; au contraire, l'ensemble se présente comme un joyau d'un naturel étonnant. Réussite incontestable, l'œuvre a toujours joui d'une grande popularité.

Symphonie n° 5 de Ralph Vaughan Williams

La Cinquième Symphonie de Ralph Vaughan Williams occupe une place singulière dans la musique britannique du XX^e siècle. Composée entre 1938 et 1943, en pleine période troublée précédant et traversant la Seconde Guerre mondiale, elle contraste avec l'atmosphère violente et apocalyptique de la Quatrième Symphonie du compositeur. Ici, Vaughan Williams propose au contraire une musique lumineuse, contemplative et profondément intérieure, qui a souvent été décrite comme un geste de consolation ou de réconfort spirituel offert à un monde en crise. À cette époque, Vaughan Williams travaillait également sur son opéra The Pilgrim's Progress, inspiré du roman de John Bunyan. De nombreuses idées musicales destinées à l'opéra ont nourri la symphonie. L'œuvre reflète ainsi un univers pastoral, mais plus mystique que descriptif : une sorte de paysage intérieur, marqué par l'humanité et la quête de sens. Créée en 1943 à Londres, la symphonie fut perçue comme une bouffée d'espoir au milieu de la guerre. Elle demeure l'une des œuvres les plus aimées du compositeur.

Billetterie : operalimoges.fr ou 05.55.45.95.95.