Fontaines à eau dans les lieux publics : seuls 9 % des établissements respectent parfaitement la loi

VOTRE RENDEZ-VOUS CONSO Une enquête nationale menée par l'UFC-Que Choisir et No Plastic In My Sea a relevé l'absence d'application d'une mesure phare de la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire).
Depuis janvier 2022, l'une des mesures de la loi AGEC oblige l'installation de points d'eau potable dans les établissements recevant du public (ERP) et de les accompagner d'une signalétique directionnelle.
Trois ans plus tard, seuls 9 % respectent parfaitement la loi et seule la moitié dispose d'un point d'eau.
Un taux d'équipement insuffisant et quasiment invisible
Entre mars et mai 2025, 80 enquêteurs bénévoles ont visité 247 établissements recevant du public, répartis largement sur le territoire.
Les enquêteurs ont vérifié la présence d'un point d'eau, la signalétique, et la possibilité effective de remplir une gourde. Tous les types d'établissements soumis à l'obligation ont été ciblés : centres commerciaux, gares SNCF, lieux culturels, équipements sportifs, campus, etc.
Les observations de l'UFC-Que Choisir montrent que seuls 52 % des 247 ERP sont équipés en mai 2025, alors que la loi prévoyait une application en janvier 2022. Par rapport aux précédentes enquêtes, les espaces culturels restent les ERP les mieux équipés, et des progrès sont observés dans les gares SNCF (53 %), qui restent toutefois largement sous-équipées, et les grandes stations-service. Le taux d'équipement des centres commerciaux (45 %) reste un point noir.
Quand ils existent, les points d'eau restent peu visibles et mal signalés. Sur les 128 points d'eau visités, près de la moitié ne dispose d'aucune signalétique et seuls 22 établissements (soit 9 % du total de l'échantillon) ont mis en place une signalétique directionnelle, pourtant obligatoire.
Ainsi, 225 établissements sur les 247 visités ne remplissent pas l'ensemble des exigences définies par la loi.
Un impact environnemental et social inacceptable
En l'absence d'un point d'eau gratuit, les usagers doivent se tourner vers l'eau embouteillée. Et à quel prix : en gare, une bouteille de 50 cl coûte en moyenne 2,50 euros, soit près de 10 euros pour une famille de quatre personnes. Cette situation est injuste et inadmissible, alors que la loi impose un accès gratuit à l'eau potable.
Au-delà du pouvoir d'achat, c'est aussi la pollution qui continue : 15 milliards de bouteilles plastiques sont mises sur le marché en France chaque année. Elles représentent le premier déchet plastique à usage unique retrouvé sur les plages européennes. Or, leur tonnage a augmenté de 10 % entre 2021 et 2023.
Une mesure gagnante quand elle est appliquée
Pendant les Jeux Olympiques de Paris, la combinaison de fontaines bien visibles, d'une signalétique conforme et d'une campagne d'information efficace a permis de diviser par trois l'usage de bouteilles plastiques par rapport aux Jeux de Londres.
Demandes aux pouvoirs publics
Au vu de ces constats, l'UFC-Que Choisir et No Plastic In My Sea demandent au gouvernement, dans un délai de trois mois le strict respect de la loi ; une signalétique standardisée claire, homogène et nationale ; et une obligation de déclaration des points d'eau installés par les ERP.
Carte
Sur le site Watermap.fr, une carte en français et en anglais répertorie les points d'eau existants. Elle permet la géolocalisation et le guidage jusqu'au point d'eau, ainsi qu'à chaque utilisateur de la compléter s'il trouve un point d'eau non référencé.
Jacques Robert
UFC-Que Choisir
de la Haute-Vienne
Tél. 05.55.33.37.32.
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