Week-end d'ouverture d'Éclats d'Émail : Just Fabulous !

Le lancement de la 20e édition du Festival Éclats d'Émail a eu lieu vendredi. Et le week-end a été époustouflant !

On vous l'avait annoncé : que des " bombes ", selon les propres termes de Jean-Michel Leygonie, le directeur artistique d'Éclats Émail. Des bombes qui ont explosé ce week-end, avec trois concerts " fabulous " à l'Opéra.

Vendredi soir, Justina Lee Brown a emporté les 1.400 spectateurs dans son univers teinté de blues et de soul, en passant par le rock et le funk, avec une voix magistrale, unique et puissante. Une artiste qui a fait l'unanimité et a reçu une standing ovation amplement méritée.

Le lendemain, Ben l'Oncle Soul a, comme son nom l'indique, apporté sa " soul touch' " à cette soirée, presque une madeleine de Proust pour les quinquagénaires se souvenant de ce petit gars qui entonnait en 2010 " Je n'suis qu'un soulman / Écoute ça, baby / J'suis pas un superman, loin de là / Juste moi, mes délires / Je n'ai rien d'autre à offrir / Mais je sais qu'en vrai, c'est déjà ça ". Déjà ça et tout ça sur la scène à Limoges.

Et que dire de D.K. Harrell ! A seulement 26 ans, ce jeune guitariste-chanteur autodidacte est juste… stupéfiant, prodigieux, extra-ordinaire (entendez hors de l'ordinaire !). Les superlatifs manquent pour qualifier son talent, son énergie et sa puissance vocale. Sans omettre de préciser que ce nouveau B.B. King est un performeur hors pair. La générosité incarnée !

A venir à l'Opéra

Le seul passage de Kenny Barron à Limoges remonte au festival Jazz en Limousin en 1991. Au cours des années 80, il a cofondé le quatuor " Sphère " avec Buster Williams, Ben Riley et Charlie Rouse. Les propres enregistrements de Kenny Barron pour le label Verve lui ont valu neuf nominations aux Grammy Awards. Qu'il joue en solo, en trio ou en quintet, Kenny Barron est reconnu mondialement comme un maître de l'interprétation et de la composition. Ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion d'entendre une légende vivante de la musique : le Kenny Barron Trio avec le jazz le plus élégant et lyrique qu'on puisse imaginer, délicatement métissé de rythmes latins et caribéens (19 novembre à 20h).

Lors de la 3^e édition du Festival Éclats d'Émail en 2008, le public limougeaud a découvert, au Théâtre Expression 7, Tigran Hamasyan, un phénomène de 21 ans. Deux soirées, deux pianos solos, deux concerts exceptionnels, des instants gravés à jamais. Depuis, Tigran Hamasyan est considéré comme l'un des pianistes/compositeurs jazz-rock les plus remarquables et les plus distinctifs de sa génération. Virtuose du piano doté d'un groove puissant, il fusionne harmonieusement l'improvisation jazz puissante et le rock progressif avec la riche musique folklorique de son Arménie natale (20 novembre à 20h).

Renaud Garcia Fons apparaît comme l'un des mages de la scène jazz actuelle, l'un de ses passeurs les plus captivants. Le contrebassiste est de ceux qui ont régulièrement sorti la rivière de son lit, dévoyé le langage propre du jazz pour le sublimer aux effluves de fragrances lointaines. L'expressivité de son jeu surprend quand on connaît le registre habituel de l'instrument, ici monté d'une cinquième corde dans les aigus ; un monde orchestral insoupçonné surgit sous ses doigts agiles et espiègles. L'ensemble sonne comme un plaidoyer universaliste audacieux tant les nuages menacent à l'horizon (21 novembre à 20h).

Avec Golden Cages, Faada Freddy rompt un long silence discographique. Voilà sept ans que le chanteur sénégalais n'avait rien livré depuis Gospel Journey, album qui lui avait valu les éloges d'une presse unanime, une nomination aux Victoires de la Musique en 2016 et une consécration scénique avec près de 300 concerts. Ce nouvel album s'inscrit toutefois dans une continuité : il repose sur un dispositif où la voix, les claquements de mains, les percussions corporelles constituent les seuls éléments. Tous les rythmes, les sons d'instruments ont été produits à l'aide de la bouche ou du corps dans une approche aux antipodes des méthodes modernes d'enregistrement dominées par l'ordinateur et les logiciels (22 novembre à 20h).

Très peu d'apparitions de Christie Dashiell en France depuis 2024, année de ses premiers concerts, mais déjà une admiration et un développement de carrière très importants aux U.S.A. Son album Journey in Black, paru à l'automne 2024, souligne fortement le caractère de Dashiell et renforce sa réputation dans la sphère musicale. Il a été récompensé par une critique cinq étoiles du magazine Downbeat. Ses qualités de compositrice lui permettent de traduire ses thèmes de prédilection : la liberté, l'héritage, le deuil, la joie et bien évidemment l'amour, cet amour qui capte l'âme et le cœur. Une spiritualité profonde qu'elle habille de groove, de swing, et de soul (concert 23 novembre à 17h).

Sans oublier

Baptiste Herbin propose son nouvel album Django ! dans une formule en trio très épuré qui met en valeur de manière intime sa musicalité, sa culture et la maturité incroyable de son discours. Il est accompagné par André Ceccarelli, accompagnateur incomparable au son si fin, et Sylvain Romano à la contrebasse, dont la musicalité et la solidité harmonique apportent toute sa plus-value au projet (18/11 et 19/11 à 18h à l'Espace Jules Noriac + Masterclasse le 19/11 de 9h à 12h).

Pierrick Pedron poursuit son irrésistible ascension explorant un jazz toujours plus profond, spirituel, communicatif, virtuose et contemporain. Cette force singulière le place aujourd'hui au rang des grands solistes internationaux et lui offre une place de choix parmi les leaders emblématiques de la scène européenne (22/11 à 17h à la MAD + Masterclass le 22/11 à 9h30 au CCM Jean-Gagnant).

Chanteuse, cheffe d'orchestre, compositrice et parolière suisse-allemande influencée par le jazz, la pop, le rock, l'électro, la musique noire américaine, Lea Maria Fries est animée par la liberté de l'improvisation et s'impose désormais comme une voix à la fois singulière et audacieuse (23/11 à 14h30 au Théâtre de l'Union).

Programme complet et billetterie : eclatsdemail.com