Limoges ° C
vendredi

3 questions à ... Catherine Boisseau Directrice d'Avimed

14h24 - 14 novembre 2016 - par Info Haute-Vienne

[caption id="attachment_221409" align="alignnone" width="994"]06-1571-boisseau-01_redimensionner « Il faut que les victimes brisent le silence ».[/caption] Directrice de l'association AVIMED (Aide aux victimes et de médiation), Catherine Boisseau constate une progression du nombre de victimes. « 2.000 victimes accompagnées par an » Info. Quelles ont les missions de l’association ? Catherine Boisseau. Les premières associations d'aide aux victimes dont celle de Limoges ont été créées en 1984 sous l'impulsion de Robert Badinter. L'association « Victimes et Assistance », son nom originel, avait pour missions d'informer et d'aider les victimes d'infractions pénales, son champ d'activité s'est ensuite élargi aux accidents de la route Nos interventions sont gratuites et confidentielles, nous recevons les victimes en toute confidentialité. Des permanences sont ouvertes à Saint-Junien, Saint-Yrieix, Bellac, Beaubreuil, La Bastide, au Val de l'Aurence, au commissariat, au HME, dans nos locaux 7 bis rue du Général Cérez et trois fois par semaine à la Cité Judiciaire où nous espérons être présents cinq jours par semaine. I. Combien de victimes prenez-vous en charge ? C. B. Au premier semestre, nous avons accompagné 1.194 personnes. Nous recevons environ 2.000 victimes par an avec une progression est de 3,71 % en moyenne par an. La première des causes est la violence conjugale et intra-familiale sous toutes ses formes (34%) qu'elle soit physique, verbale, psychologique, sexuelle ou économique avec souvent un cumul dans un même contexte. L'association est de plus en plus reconnue par le public dans ce domaine. Quelques 21% des personnes reçues ont été victimes de vol, cambriolage, abus de confiance ou escroquerie, des faits en hausse liés à la délinquance sur Internet comme les « love escroquerie ». Sur Facebook ou des sites de rencontres, des hommes ou des femmes sont séduits par une personne, en réalité ce sont des réseaux. Une relation virtuelle s'installe puis elle demande de l'argent sous un prétexte et promet de venir. Elle profite de la vulnérabilité de la victime qui cherche l'âme sœur. Les achats en ligne sont sources d'escroquerie, la personne paye mais ne reçoit pas l'objet. Enfin, les affaires de viols, d'agressions sexuelles, menaces, injures, harcèlement et discrimination se classent en troisième position à égalité (10%). I. Comment se déroule l’accompagnement ? C. B. La victime est accueillie et écoutée, nous l'aidons à franchir le pas vers la plainte, nous l'informons sur ses droits en matière pénale et sur la procédure judiciaire. Nous l'orientons vers les trente-sept avocats qui ont signé une convention avec l'association pour assurer des permanences à la semaine et vers nos partenaires, Police, Gendarmerie, TGI, services hospitaliers et médicaux, travailleurs sociaux et compagnies d'assurance. Nous l'accompagnons durant la procédure et parfois jusqu'au Tribunal le jour du procès. Cette étape lui permet d'être reconnue comme victime et de faire condamner l'auteur des faits. En matière de violences sportives, nous avons lancé en 2014 l'opération « Carton rouge » pour que les victimes brisent le silence. Nous réfléchissons avec le District de football et la Ville de Limoges à une justice restaurative, en complément de la justice pénale ou disciplinaire, car nous avons constaté que certaines victimes arrêtent leur pratique. L'objectif est de trouver d'autres moyens pour résoudre les confits en s'attachant aux conséquences des actes pour la victime et l'auteur. Nous avons un projet similaire en milieu scolaire, notre département n'est pas épargné, 27 enfants ont été pris en charge en 2015 dont 25 dans l'affaire de la directrice d'école de Feytiat. Avec le Planning Familial, nous serons présents le 24 novembre, à 16h30 Place de la Motte, pour interroger les passants sur le consentement et comment ils disent non. Propos recueillis par Corinne Mérigaud Photo © Yves Dussuchaud Tél. : 05.55.32.68.10    

0 commentaires
Envoyer un commentaire