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« Là, maintenant, tout de suite » avec Nora Hamzawi

06h00 - 29 mai 2025 - par Info Haute-Vienne
« Là, maintenant, tout de suite » avec Nora Hamzawi
Nora Hamzawi manie un humour incisif avec une subtilité toute particulière (© Alexandre Isard)

Nora Hamzawi se produira au Grand-Théâtre à Limoges, le 19 juin à 20h30. Rencontre avec l'humoriste.

De quoi parlez-vous dans ce troisième spectacle ?

Lorsque j'ai commencé à l'écrire, je trouvais que nous étions dans un contexte mondial compliqué. Je me suis alors interrogée pour trouver un « ressort comique » au vu du climat angoissant face au quotidien trop « simple ». Aussi, j'ai choisi de parler de la manière dont cette actualité anxiogène vient bouleverser notre intimité, notre vie, notre libido, notre façon de projeter l'avenir, d'élever nos enfants... en utilisant le couple comme un laboratoire.

Quels sont les thèmes que vous abordez ?

Je n'aborde pas forcément directement des thèmes mais des situations que nous vivons : la guerre, la politique, le climat, la santé mentale, les antidépresseurs, la sexualité, les infos en continu... qui influencent notre façon de vivre qu'on s'en rende compte ou pas. Ce dont je me sers en ressort comique, c'est cette sorte d'hystérie à la joie comme si l'apocalypse approchait et qu'il fallait absolument essayer d'en profiter.

Pourquoi ce spectacle n'a pas de titre ?

Plus qu'une thématique, c'est une humeur et une personne qu'on rencontre quand on voit un spectacle sur scène. J'avais toujours l'impression de le réduire en lui donnant un titre. J'aurais bien aimé trouver un titre métaphorique ou une sorte d'interjection. J'avais pensé à « Là, maintenant, tout de suite » mais avec la photo, ça donnait quelque chose de très « cul », un peu bizarre et je n'avais pas envie de tromper les spectateurs sur le propos du spectacle.

Ce troisième spectacle a été nommé aux Molières 2025 dans la catégorie meilleur spectacle d'humour. C'est une belle distinction ?

J'étais très contente d'être nommée mais je voulais le Molière car c'est l'occasion de remercier publiquement. Comme je ne l'ai pas eu, j'étais frustrée de ne pas avoir pu dire merci.

Dans un classement de la revue GQ, vous occupez la 2e place des Français les plus drôles, comédiens comme humoristes confondus...

C'était une bonne surprise. Dans la vie, il faut s'efforcer de ne pas se comparer aux autres mais finalement, on l'est malgré nous. Je suis contente de cette 2e position. Je ne sais pas comment j'aurais réagi si je n'avais pas été dans ce classement ! On se dit tout le temps que ça n'a pas une grande importance, pourtant quand ça arrive, ça fait toujours plaisir.

Vous êtes une humoriste mais également une femme engagée par rapport à votre prise de position quant au maintien de la sortie de CE2, un film de Jacques Doillon, dans lequel vous tenez l'un des rôles principaux, alors que le cinéaste était accusé de viol par l'actrice Judith Godrèche. Un maintien que vous avez qualifié de « mépris vis-à-vis de la parole des femmes »...

Je n'ai pas eu le sentiment de faire quelque chose d'extrêmement militant. Pour moi, c'était du bon sens. La sortie de CE2 avait déjà 4 ans de retard. Ce film m'a touchée car il parlait de harcèlement scolaire. Mais je trouvais que c'était un contresens de sortir ce film en niant les accusations et la parole des victimes.

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