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Nouvelle-Aquitaine : comment se portent les filières bio ? (Dossier spécial bio/environnement)

06h00 - 22 novembre 2025 - par Info Haute-Vienne
Nouvelle-Aquitaine : comment se portent les filières bio ? (Dossier spécial bio/environnement)
Seule la filière brebis laitière est en progression de + 2 %

La Nouvelle-Aquitaine est la 1re région agricole française (15 % de la SAU nationale) et la 2e région en agriculture biologique (8,9 % de sa SAU). Son territoire est riche d'une agriculture aux filières variées et complémentaires.

Avec 8.896 fermes engagées en bio (soit 13,9 % des exploitations de la région) et 340.569 hectares certifiés, la Nouvelle-Aquitaine reste la 2e région bio de France en 2024 (584 fermes et 27.886 ha en Haute-Vienne). Toutefois, les dernières données confirment un léger repli de la dynamique régionale avec -1,8 % de producteurs bio par rapport à 2023 et -4 % de surfaces bio, soit 13.427 hectares en moins (8,9 % de la SAU régionale), 532 nouveaux producteurs bio contre 675 cessations (arrêts de certification, retraites, cessions).

Grandes cultures

L'année 2024 a confirmé la crise structurelle qui touche les grandes cultures biologiques. Les surfaces en bio et en conversion ont chuté de 12,8 % au niveau national, reflet des difficultés économiques persistantes. En Nouvelle-Aquitaine, la situation a été exacerbée par une météo très pluvieuse, qui a favorisé les maladies cryptogamiques et perturbé les semis. Résultat : des rendements historiquement bas et une pression accrue sur les filières. Dans un marché fragilisé où les importations prennent le relais, la contractualisation et la planification restent les clés pour garantir des débouchés durables.

Viticulture

L'année dernière, la Nouvelle-Aquitaine a enregistré une baisse de 13 % des surfaces viticoles bio, dans un contexte difficile : conditions climatiques défavorables, pression du mildiou, alourdissement des charges, et ajustements du vignoble bordelais. La Nouvelle-Aquitaine subit de plein fouet les incertitudes économiques et les tensions à l'export. La grande distribution, en forte baisse, contraste avec une demande toujours présente à l'export, en circuit court et chez les cavistes.

Légumes

En 2024, les légumes bio tirent leur épingle du jeu : ils figurent, avec le vin, parmi les produits bio dont le volume des ventes est en hausse. Cette dynamique bénéficie particulièrement aux magasins spécialisés et à la vente directe, deux circuits qui soutiennent la croissance du chiffre d'affaires des producteurs.

Pour autant, les surfaces cultivées en légumes bio poursuivent leur recul amorcé en 2023, avec une baisse de 3.682 ha en 2024 (-8 %). Ce paradoxe s'explique par une restructuration de l'offre, notamment en raison des contraintes économiques et climatiques.

Le nombre de nouveaux producteurs engagés en vente directe a dépassé celui des arrêts d'activité. Leur chiffre d'affaires moyen progresse de plus de 7 %, preuve que des modèles viables existent, à condition d'adapter sa stratégie technique et commerciale.

Fruits

L'an passé, la filière fruits bio a montré des signes de stabilisation après une phase de recul. En Nouvelle-Aquitaine, le nombre de fermes engagées en bio a progressé de 5,4 % et comme au niveau national les surfaces cultivées augmentent légèrement (+ 1,1 %), à l'exception des fruits à noyau et à pépins.

Côté marché, en grande distribution, l'offre bio se recentre sur quelques espèces phares (banane, pomme), tandis que certaines variétés comme le raisin, l'abricot ou le kiwi français retrouvent de l'élan. Ce contexte pousse les producteurs à diversifier leurs débouchés, en se tournant notamment vers la transformation ou vers de nouvelles cultures émergentes comme l'amande, la noisette ou l'olive.

Filières animales

En 2024, la production animale biologique poursuit sa tendance à la baisse, avec une diminution de la majorité des cheptels en Nouvelle-Aquitaine. La filière porcine bio enregistre un recul particulièrement marqué de - 23 %. Seule exception : la filière brebis laitière, en progression de + 2 %.

Malgré des volumes de fourrages abondants, la qualité reste dégradée du fait des fortes pluies, contraignant de nombreux éleveurs à recourir à des achats extérieurs, avec un impact direct sur leurs charges dans un contexte économique déjà tendu.

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