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Vaurien : avant-première en présence de Peter Dourountzis

08h00 - 14 octobre 2020 - par Info Haute-Vienne
Vaurien : avant-première en présence de Peter Dourountzis
Pierre Deladonchamps impressionnant en serial-killer - ©

« Quand je suis arrivé ici, c'était encore mieux que ce que j'avais imaginé !... » Lorsqu'il découvrit ce qui reste du Cercle de l'Union et Turgot, Peter Dourountzis comprit qu'on ne l'avait pas abusé : à l'abandon depuis dix ans et devenu un squat, ce lieu, jadis magnifique, chargé d'Histoire, où Alain Resnais tourna quelques scènes de Providence avec Dirk Bogarde, convenait idéalement au décor recherché par le cinéaste pour y loger une partie du saumâtre parcours d'un individu à la dérive confié à Pierre Deladonchamps, César du meilleur espoir en 2014 pour L'Inconnu du lac, et très à son avantage ensuite dans Le fils de Jean de Philippe Lioret.

Film d'auteur à petit budget - moins d'un million d'euros -, entièrement tourné fin 2019 en 24 jours à Limoges, notamment à la Galerie Artset où Peter Dourountzis fut épaté par les sculptures de Marc Petit, Vaurien épouse le point de vue d'un serial-killer en évitant toute complaisance (*). Le cinéaste, qui a emmagasiné images et émotions en travaillant pendant dix ans au Samu social parisien, reprend et développe le personnage de « Djé » entrevu en 2014 sous les traits de Paul Hamy dans son premier court métrage, Errance, Prix Unifrance l'année suivante.
Ce premier long métrage est librement inspiré des parcours de trois tueurs en série qui sévirent dans les années 90 : Mamadou Traoré, dit « le tueur aux mains nues » en 1996, Patrick Trémeau, « le violeur des parkings » de 1993 à 1995, et Guy Georges, « le tueur de l'Est parisien » de 1991 à 1998. Une palette d'individus d'autant plus dangereux qu'ils savaient jouer de leur assurance et de leur pouvoir de séduction.

Dans ce costume de psychopathe, Pierre Deladonchamps, remarquable, livre sans emphase une prestation hautement... anxiogène, entouré par Ophélie Bau, révélée par Abdel Kechiche dans Mektoub my Love, et Marie Colomb, Sébastien Houbani, Candide Sanchez, Donel Jack'sman, Kashink, Géraldine Martineau, et de nombreux comédiens du cru.

(*) Ne pas confondre avec le Vaurien de Medhi Senoussi, tourné en 2016 à Toulouse avec Romane Bohringer.

Avant-première nationale le 17 octobre à 20 h 30 au Lido, en présence du réalisateur (en salles le 13 janvier 2021).

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