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La femme est l’avenir du rugby

11h33 - 29 janvier 2018 - par Info Haute-Vienne

Depuis qu’un trio d’entraineurs a restructuré la section, les Gazelles de l’USA Limoges renouent avec le succès, espérant intégrer le championnat Elite 2 d’ici deux ans. Le salut du rugby passerait-il par les filles ?

Créée au milieu des années 90 par Pierre Villepreux, la section féminine de l’USAL a connu des fortunes diverses.

« Cette équipe féminine, qui a été montée à partir du vivier des étudiantes limougeaudes, est rapidement devenue championne de France, mais au fil du temps, elle a été victime de son succès et de l’engouement des filles pour le rugby, ce qui a multiplié les équipes alentour », se souvient Eric Laylavoix, l’un des trois entraîneurs des Gazelles. « Ces derniers temps, les filles ne gagnaient presque plus, l’équipe ressemblait plus à une section loisir, dans laquelle on vient jouer comme on va à la salle de sport » ajoute-t-il. Il fallait d’autant plus réagir que la pratique du rugby féminin connait un regain d’intérêt, à la faveur du brillant parcours des Bleues lors du Tournoi des Six Nations de 2016 et d’un jeu, plus basé sur l’évitement que l’affrontement.

La reprise en main des Gazelles, par Jean-Baptiste Lecouturier, puis par Fabrice Pêcher, Charles Rai et Eric Laylavoix a remis de la rigueur dans le groupe qui est désormais en bonne voie pour atteindre l’objectif d’accéder rapidement à l’Elite 2, afin d’offrir une belle vitrine à la discipline. Se maintenir à ce niveau d’excellence nationale passe évidemment par la formation. « Comme il n’y a pas eu de plan de développement du rugby féminin chez les jeunes, actuellement, jusqu’aux moins de 15 ans, les filles pratiquent avec les garçons, ce qui pose des problèmes logistiques à certains clubs », souligne E. Laylavoix. Mais, la fédération française de rugby espère pouvoir rapidement mettre en place un championnat exclusivement féminin, y compris chez les jeunes.

joueuses valeureuses

« Sur l’ensemble du territoire Limousin, nous avons un gros travail de formation à mener pour pérenniser la pratique féminine, en rappelant que le style plus aéré du rugby rend sa pratique beaucoup moins dangereuse, puisque l’on évite les commotions cérébrales » insiste-t-il. Conscients que la réussite passe par le travail, les entraîneurs sont très exigeants, mais l’esprit rugby reste cependant le même et les Gazelles sont particulièrement épanouies et heureuses de se retrouver. « Elles sont très bien dans leur tête et dans les équipes mixtes, elles affichent bien souvent de meilleures qualités et un caractère bien trempé », précise E. Laylavoix. Pas étonnant que certaines joueuses soient régulièrement appelées par l’équipe de France féminine espoir.

La promotion passe aussi par une meilleure visibilité des Gazelles « une équipe qui vit très bien à l’intérieur du club », souligne Christian Imbert, le président de la section amateur. « Nous leur proposons souvent de jouer sur le terrain d’honneur, en lever de rideau », ajoute-t-il.

Sylvie Rozette, adjointe aux sports de la ville de Limoges est très attentive au parcours des Gazelles et à la place réservée à cette équipe au sein du club. « Il est important de connaître les motivations de ces clubs en matière de développement du sport féminin », rappelle-t-elle.

Photos © Jérémy Vanderchamps / rugbyamateur.fr

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