Philippe Pauliat-Defaye : « Lire à Limoges est une grande librairie »
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« Lire à Limoges, c’est un bouillonnement et un écosystème littéraire unique en son genre. »[/caption]
Connu pour ses étonnants nœuds pap’ et son goût pour les bons mots, l’adjoint au maire à la Culture est aussi un passionné de livres, enthousiasmé par Lire à Limoges, dont la prochaine édition aura lieu du 31 mars au 2 avril.
INFO – Que représente pour vous Lire à Limoges ?
Philippe PAULIAT-DEFAYE – Un bouillonnement de plus de trois cents auteurs et de lecteurs par milliers, mêlant effervescence, excitation et diversité. Ce sont des livres, partout, sous le chapiteau installé sur l’esplanade du Champ de Juillet, bien sûr, de beaux objets que l’on feuillette et que l’on emporte avec soi, mais aussi qui essaiment dans la ville, s’emparent de ses lieux culturels, se mêlent aux autres arts et créent un écosystème littéraire unique en son genre. Lire à Limoges, c’est avant tout une fête des libraires et des éditeurs, de ceux qui créent et font vivre les livres, avec cette atmosphère très particulière de grande librairie qui est un marqueur de son identité.
I. - Les lieux culturels sont étroitement associés à Lire à Limoges avec, cette année, une place plus importante accordée à la BFM ?
P.P.-D. – Nous avons souhaité que le vaisseau amiral de la lecture publique redevienne un lieu central de la manifestation. C’est pourquoi nous avons choisi d’y « délocaliser » la conférence de presse de présentation de Lire à Limoges, qui se tenait traditionnellement dans le salon bleu de l’hôtel de ville, pour en faire quelque chose de moins solennel, dans un espace, le Café Littéraire, qui est une passerelle de convivialité et un lien entre la ville et les livres. Symboliquement, le repas des auteurs du samedi soir aura lieu pour la première fois à la BFM, qui accueillera également une rencontre Philosophie Magazine dans l’auditorium Clancier.
I– Avec un budget en hausse constante, Lire à Limoges s’affirme comme l’une des pierres angulaires de la politique culturelle de la Ville ?
P.P.-D.– Une enveloppe de 380.000 € est consacrée à la manifestation cette année, alors qu’elle était d’environ 300.000 € en 2014. Cet effort significatif consenti par la Ville est nécessaire pour contribuer au rayonnement de la manifestation, pour l’amplifier et pour qu’elle offre une visibilité accrue à Limoges. Notre communication va dans ce sens et le prix Régine Deforges s’inscrit dans cette stratégie de promotion hors les murs, jusqu’au cœur-même de la vie littéraire. Si sa seconde lauréate, Elisa Shua Dusapin, une jeune auteure vivant en Suisse et ayant pour particularité d’avoir passé une partie de son enfance en Corrèze, a été proclamée au restaurant Le Macéo, un établissement mythique du Palais Royal, ce n’est pas parce que nous cédons à un certain parisianisme, mais bel et bien pour que Limoges entre dans Paris, avec toutes les retombées que cela implique.
I. - Justement, les retombées économiques de la manifestation sont-elles quantifiables ?
P.P.-D. – Au-delà de l’adage, qui voudrait qu’un euro investi dans la culture en génère dix, il est évident que les retombées sont significatives en termes de nuitées, de repas, de dépenses connexes, voire d’achats de la part des visiteurs sous le chapiteau. Hors du champ purement économique, c’est surtout en terme d’image qu’il faut raisonner, puisque Lire à Limoges n’a de cesse de s’affirmer comme un élément-clef de la notoriété de la ville, mettant en lumière son patrimoine, ses savoir-faire, son art de vivre. Plus on est connu et plus on suscite les envies de découverte, de séjours…
I. - Parmi les nombreux rendez-vous proposés dans le cadre de Lire à Limoges, quels seront vos coups de cœur ?
P.P.-D. – Ils iront vers des temps ludiques et populaires, comme le Cluedo géant organisé le samedi autour de l’inspecteur Dumontel, sur un scénario de Franck Linol, à la Masterclass Limoges Philosophe, animée cette année par Raphaël Enthoven, qui interviendra sur le thème de l’apparence, au grand entretien de l’invitée d’honneur, Nancy Huston, qui sera par ailleurs au Centre Culturel Jean-Gagnant le samedi soir pour Erosongs, une création sur ses textes, mis en musique et en peinture, ainsi qu’à la rencontre publique avec le sculpteur Marc Petit au Musée des Beaux Arts. Autant de lieux et de rendez-vous, parmi des dizaines d’autres, qui vont alimenter le bouillonnement littéraire et culturel de ce début de printemps.
Propos recueillis par Stéphane FELIX. Photos © Yves DUSSUCHAUD.



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