CH Esquirol de Limoges : Schizophrénie : un programme pour faciliter le quotidien des proches
00h49 - 16 janvier 2017 - par Info Haute-Vienne
La schizophrénie est certainement la maladie mentale la plus médiatisée, mais elle fait paradoxalement partie de celles qui demeurent les plus mal connues.
Souvent diabolisée, elle est avant tout source de désarroi, d’épuisement, d’incompréhension et de stigmatisation pour les malades et leurs proches.
C’est pour aider les familles et améliorer le quotidien des personnes atteintes de Schizophrénie que le CH Esquirol de Limoges a décidé de proposer, pour la quatrième année consécutive en partenariat avec l’UNAFAM un programme psycho-éducatif spécifique intitulé PROFAMILLE.
ACCOMPAGNER LES PROCHES
Pour chaque personne souffrant de schizophrénie, c’est une famille entière qui se trouve confrontée aux symptômes et qui doit gérer son quotidien en fonction de la personne malade.
Grace au programme PROFAMILLE, les personnes confrontées à la maladie obtiennent des réponses et y voient plus clair.
Le Docteur Fabien Lescure, Anne Raynaud, psychologue clinicienne, Olivier Pinault, cadre socio-éducatif et Céline Coignac, assistante de service social, animateurs du programme PROFAMILLE expliquent :
« Ce programme est une formation qui s’adresse aux proches de malades souffrant de Schizophrénie. L’objectif de cette formation est de leur permettre de mieux connaître la maladie et les traitements et de leur apprendre à mieux gérer le quotidien, à communiquer avec la personne malade et à gérer le stress et leurs émotions ».
Pour Robert Costanzo, Chef du Pôle des Usagers « ça marche ! Plus de 36 accompagnants familiaux ont bénéficié du programme et les retours sont unanimement positifs ».
LA MALADIE RETENTIT SUR L’ENTOURAGE
Signifiant perte de l’esprit, la schizophrénie est bien connue pour ses hallucinations et ses délires.
Mais au-delà, cette maladie est aussi la cause d’une profonde angoisse, parfois difficilement verbalisable, et d’un trouble des conduites, souvent très invalidant au quotidien.
En l’absence de soins adaptés, le malade va progressivement se couper de sa famille et du monde qui l’entoure. Il se désintéresse de tout et fait preuve d’une indifférence émotionnelle grandissante, comme s’il n’était pas concerné par le présent.
Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, des signes de désorganisation psychique, comme les troubles du langage, du discours ou des comportements déroutants sont de plus en plus présents.
La malade adopte des comportements incohérents avec des idées brouillées, l’emploi de mots et de phrases dénués de toute signification, porte des tenues vestimentaires étranges, ….
Dans la lignée de cette désorganisation, le malade ne parvient plus à s’adapter à la vie de tous les jours. Il va progressivement s’engager dans un processus d’inversion du rythme de vie avec un lever très tardif (14/15 heures) et une vie nocturne solitaire.
Face à ces symptômes, qu’il est parfois difficile à réduire durablement, la famille doit gérer au quotidien. Les proches sont en souffrance, épuisés. Pour continuer à aller de l’avant, ils ont besoin d’être écoutés, aidés, accompagnés.
Ce sont les personnes inscrites au programme qui l’évoquent le mieux dans les vœux adressés à l’équipe en ce début d’année. Comme par exemple Jacqueline (le prénom a été modifié) qui rappelle que « notre quête était commune et vous avez su l’accompagner, la soutenir, la renforcer » ou encore cet autre accompagnant qui écrit « l’aide apportée par Profamille m’a permis de retrouver un sens à ma vie. Je prends le temps de vivre, sans culpabiliser enfin … » ou cette mère enfin qui « apprécie de plus en plus tout ce que vous nous avez fait découvrir, tant en ce qui concerne Jérôme (le prénom a été modifié) que moi-même. C’est épanouie que je vis cette nouvelle étape de ma vie.»
C’est pourquoi une 4ème session du Programme PROFAMILLE sera organisée à Limoges par le CH Esquirol tout au long de l’année 2016.
La réunion d’information et d’engagement des nouveaux participants se tiendra le lundi 6 février 2017 à 17h00 au Centre de Proximité en Santé Mentale Van Gogh, 10 rue du Petit Tour, à Limoges.
Alors si vous aussi, vous vous sentez concernés, n’hésitez plus et appelez le :
05 55 43 12 40.
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