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Tribute to Art Blakey

07h00 - 11 février 2023 - par Info Haute-Vienne
Tribute to Art Blakey
« Un bon batteur est avant tout un musicien accompli » (© D.R.)

Jeudi 23 février à 20 heures, l'Espace Noriac de Limoges accueille le Jean-Marc Lajudie Quintet pour un « Tribute to Art Blakey ». Ce concert de haute tenue et de grande classe mettra à l'honneur l'une des figures des périodes bebop et hard bop. Rencontre avec Jean-Marc Lajudie, batteur limougeaud passionné, dont la renommée a largement dépassé les frontières de l'Hexagone.

Comment vous est venue l'idée de cet hommage ?

Ce concert dédié à Art Blakey est une belle occasion de reformer autour de moi ce quintet de copains, avec Jean-Jacques Taïb, saxophoniste, Guy Baudet, trompettiste ayant joué dans le big band de Claude Bolling, le contrebassiste Pascal Combeau, de l'orchestre de Michel Delage, et Alain Guittet, pianiste de la région, pour répondre à l'invitation du festival de jazz Éclats d'Émail, dont le directeur artistique est Jean-Michel Leygonie. J'ai pensé qu'un récital de ce type de musique des années 60, que l'on entend de moins en moins, serait une idée originale pour cette saison de « Be Curious... MayBe Jazz ».  La plupart d'entre nous approche les 70 ans et cette musique a bercé notre jeunesse. Je l'ai toujours jouée en parallèle de mon métier de batteur accompagnateur d'artistes divers, car c'est une musique qui a marqué le début de ma carrière. J'ai eu la chance d'accompagner beaucoup de jazzmen américains. Dans ces circonstances, rencontrer Mike Mainieri, George Mraz et bien d'autres a été un vrai bonheur. Je n'ai pas joué avec Art Blakey mais je l'ai vu en concert à Limoges, et malgré son âge avancé, il était encore très performant.

Pourquoi avoir décidé de lui rendre hommage ?

Cet hommage à Art Blakey permet de recréer la formule du quintet de cette époque, celle de son groupe des Jazz Messengers, qui convient parfaitement à la manière de jouer de notre formation de cinq instrumentistes. Nous allons reprendre des thèmes de ce groupe, qui seront commentés par Jean-Jacques Taïb, qui est une véritable bible du jazz. Cela promet d'être très enrichissant pour le public. Nous avons la chance de parfaitement bien nous connaître, ce qui va nous permettre de jouer ces morceaux plus facilement. L'une des caractéristiques du groupe d'Art Blakey était de mettre en valeur le talentueux batteur qu'il était, quand il prenait les chorus ou qu'il faisait des 4/4.

Est-ce aussi l'occasion de replacer la batterie dans un groupe de jazz ?

Oui, complètement. N'oublions pas que tout ce que l'on entend aujourd'hui, notamment dans les répertoires modernes, vient des batteurs de jazz comme Zutty Singleton ou Gene Krupa qui ont précédé Art Blakey. C'est la suite logique du parcours de la batterie depuis une centaine d'années, l'aboutissement de tout ce cheminement. Cela permet aux jeunes de voir que la batterie d'aujourd'hui vient de cette époque et de tous ces gens qui ont été des chercheurs et des précurseurs.

Est-ce à dire que la batterie s'adapte à tous les styles ?

Absolument. Prenons l'exemple du guitariste Franck Zappa, qui a écrit des pièces fabuleuses pour la batterie, quand dans les années 1970-1975, il a créé The Black Page et une série d'autres morceaux qui apparaissaient comme très modernes pour l'époque, dans leur concept rythmique, et qui sont encore d'actualité aujourd'hui. La batterie s'adapte facilement à tous les styles, car elle est devenue un instrument à part entière dans un orchestre. Mais, pour exécuter correctement un rôle de soliste, il faut d'abord savoir accompagner, car il y a différentes façons de jouer de la batterie. Pour qu'elle ne soit pas galvaudée, il faut privilégier la musique. Un bon batteur est avant tout un musicien accompli.

Billetterie sur place. Tarif plein - 12 € / Tarif réduit - 8 €.

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