Bernard Durivaud : « Un marché en nette amélioration »

En attendant les conclusions de l’Observatoire de l’Immobilier, qui seront remises le 24 mars, son président, Bernard Durivaud, analyse les grandes tendances du marché. [caption id="attachment_213337" align="aligncenter" width="800"] Bernard Durivaud, président de l’Observatoire de l’Immobilier.[/caption] Après une année 2014 en creux, le marché s’est redressé en Haute-Vienne ? Bernard DURIVAUD - En terme de volume, nous avons connu une année 2015 en nette amélioration par rapport à 2014. Selon la direction générale des finances publiques, les actes de ventes de locaux d’habitation ont progressé de +11%, neuf et an-cien confondus. Cette hausse ne s’est pas répercutée sur les prix, qui sont restés bas et stables, parfois même avec un léger rabotage sur certains produits, les acquéreurs ayant bien compris qu’ils étaient en position favorable pour négocier. Nous nous situons toujours sur un temps de l’acheteur plutôt que du vendeur, dont la marge de négociation est nettement plus réduite. Comment expliquez-vous cette augmentation en volume ? B.D. – Plusieurs facteurs convergents ont permis de redresser la courbe, le premier d’entre eux étant les prix bas, qui rendent les biens attractifs et très abordables, d’autant plus que les taux d’intérêts, toujours à leur plus bas niveau historique, permettent d’emprunter de l’argent moins cher et contribuent donc à resolvabiliser les mé-nages. Dans ces conditions, de nombreux acquéreurs ont très judicieusement fait l’arbitrage entre payer un loyer et se positionner sur un achat : tout naturellement, c’est l’accession à la propriété qui l’a emporté. Le nouveau prêt à taux zéro porte déjà ses fruits ? B.D. – A court terme, ce nouveau dispositif élargi, qui permet à un nombre accru de primo-accédants de franchir le pas, va permettre de maintenir le niveau d’activité du marché. Il va être très bénéfique à la construction neuve, notamment à la maison individuelle, qui devrait retrouver sa position de produit-phare. Globalement, l’économie générale du secteur devrait profiter à plein des nouvelles mesures. Les grues sont de retour dans le paysage urbain ? B.D. - Sur Limoges, les dernières années ont été l’occasion pour les promoteurs d’écouler leurs stocks de neuf, alors que peu de nouvelles opérations étaient lancées. Aujourd’hui, la situation a changé, de nouveaux programmes voient le jour, des permis de construire ont été acceptés et des ouvertures en pré-commercialisation sont en cours. La confiance est de retour ? B.D. – Dans l’état actuel, les professionnels ont retrouvé de la confiance et si le schéma actuel d’augmentation du volume des ventes perdure, elle se confirmera. Le seul bémol pourrait se situer au niveau des prix, dont l’augmentation ne pourra avoir lieu qu’à long terme. Que pouvez-vous espérer pour 2016 ? B.D. – Outre le maintien des transactions en volume, il est souhaitable que le marché ne soit pas ballotté par des changements législatifs permanents, que la fiscalité demeure lisible et prévisible à long terme et que les taux d’intérêt ne remontent pas, car ils sont importants pour la bonne tenue de l’activité.