ZFE-m : les particuliers dispensés de vignette CRIT'Air sur le pare-brise

Sommée par l'État de mettre en place une Zone à Faibles Émissions Mobilité sur la moitié de son territoire, la métropole a décidé d'utiliser les dérogations légales pour permettre aux plus modestes de continuer à circuler.
Depuis le 1er janvier, tous les automobilistes propriétaires d'un véhicule considérés comme polluants ne devraient plus pouvoir se rendre dans dix des vingt communes de Limoges Métropole.
« Nous avons obtenu une dérogation, mais l'État nous impose de définir un périmètre de 50 % de population dans laquelle les véhicules devront être équipés d'une vignette CRIT'Air pour pouvoir circuler sans risque d'être verbalisé. Ainsi, un habitant de Veyrac ne pourra pas aller voir sa famille à Verneuil sans risquer d'être verbalisé, c'est Kafka et surtout incompréhensible pour le public. Mais comme nous sommes légalistes, nous allons appliquer la loi », lance Guillaume Guérin, le président de Limoges Métropole, avant de préciser « comme nous sommes au royaume d'Ubu, ces ZFE peuvent être soumises à de nombreuses dérogations. Nous avons donc décidé que les véhicules privés seraient exclus de ce dispositif, afin de ne pas pénaliser les ménages les plus précaires, qui n'ont pas les moyens d'acheter un véhicule neuf ».
900 véhicules concernés
Mais, comme il est impossible d'exclure l'ensemble du parc automobile, les élus ont décidé que la ZFE-m ne s'appliquerait qu'aux véhicules utilitaires légers datant d'avant le 1er octobre 1997 et les poids lourds datant d'avant le 1er octobre 2001. « Cela ne concerne que 900 véhicules, dont certains ne roulent peut-être plus. Pour les propriétaires qui continuent à utiliser ces véhicules, nous allons leur proposer un accompagnement financier pour qu'ils puissent régénérer leur flotte au profit de véhicules plus modernes et plus verts », ajoute le président, qui s'interroge sur la durée de vie de ces ZFE, puisqu'une commission spéciale de l'Assemblée nationale a voté leur suppression, qui doit désormais être débattue par les députés.
Métropole vertueuse
Le président est d'autant plus agacé de se voir imposer cette ZFE-m que les mesures de la qualité de l'air sur la métropole sont bonnes et que le territoire concerné est nettement moins pollué que ce qui est requis pour leur mise en place.
« Entre le service de location de vélo, les offres de covoiturage, le transport urbain décarboné à 50 % et bientôt à 80 % ainsi que la collecte des ordures ménagères en camions électriques, la métropole est particulièrement vertueuse. Nous n'avons donc de leçons à recevoir de quiconque », renchérit Jean-Marie Lagedamont, vice-président en charge du plan de déplacement urbain.
« Les mesures de lutte contre la pollution prises depuis quatre ans sont drastiques, nous n'entrons pas dans les critères de pollution standard des ZFE, je vais aussi demander des dérogations pour les véhicules de certaines catégories professionnelles afin qu'ils puissent continuer à circuler, car nous n'avons jamais eu une loi aussi déconnectée de la réalité », conclut Guillaume Guérin, qui, en revanche, n'envisage pas d'installer la signalétique obligatoire « afin de ne pas rajouter une dépense inutile, au regard du coût de ces panneaux ».
Il n'a cependant pas manqué de railler certaines communes dirigées par des majorités écolos socialistes, « qui ont mis en place encore plus de dérogations ».
Les communes concernées par la ZFE-m : Boisseuil, Chaptelat, Condat-sur-Vienne, Couzeix, Feytiat, Isle, Le Palais-sur-Vienne, Limoges, Panazol et Verneuil-sur-Vienne.
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