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Les agences matrimoniales ont le vent en poupe

07h00 - 14 février 2023 - par Info Haute-Vienne
Les agences matrimoniales ont le vent en poupe
Souvent, les quadras et les quinquas vont privilégier l'agence matrimoniale

Le 14 février, nombre d'amoureux vont fêter la Saint-Valentin. Mais pour les célibataires, la quête de leur moitié peut s'avérer compliquée. Après s'être inscrits sur des sites de rencontres sur internet, certains ont préféré faire appel à une agence matrimoniale...

Ils se nomment Meetic, Badoo, Tinder et AdopteUnMec : ce sont les sites de rencontres sur internet qui caracolent sur le podium des services payants les plus utilisés par les Français, qui étaient 31 % à être inscrits sur ce type de plateformes en ligne, selon une étude Ifop pour Facebook publiée en décembre 2020.

Aujourd'hui, la France ne compte pas moins de 18 millions de célibataires. En quatre décennies, la population totale a augmenté de 40 %, mais proportionnellement celle des célibataires est montée en flèche de 200 %. Le secteur des rencontres est donc un marché porteur. Il existerait ainsi près de 2 000 sites web à l'échelon national qui enregistraient près de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires. Un vrai business !

COUP DE POUCE

À l'heure du tout connecté, alors qu'on les disait démodées et « has been », les 400 agences matrimoniales de l'Hexagone, dont 200 franchises, ont su rebondir après les confinements de la crise sanitaire, avec un pic d'adhésions en 2021.

Pourquoi ? Après des mois d'inscription et quelques rencontres infructueuses, ceux qui recherchent l'âme sœur sont nombreux à déchanter : ils en ont assez de passer des heures à trier des « fiches » et à envoyer des messages qui ne débouchent sur rien. Avoir accès à une multitude de profils est une chose, trouver le bon en est une autre.

Dans cette jungle, l'agence matrimoniale s'affiche comme une alternative au virtuel. « Vous ne serez ni le premier ni le dernier à contacter une agence matrimoniale pour trouver l'amour. Il n'y a pas de honte à avoir besoin d'un coup de pouce pour trouver votre âme sœur. Bien au contraire, reconnaître que l'on a besoin d'aide demande un certain courage. De plus, contrairement à ce que l'on pourrait croire, les agences ne sont pas réservées aux personnes désespérées. D'aucuns y ont recours, car ils n'ont pas le temps de faire des rencontres ou tout simplement, car ils préfèrent aller droit au but », explique la responsable nationale d'une grande franchise.

PROFIL

Toutes les tranches d'âge sont concernées par le célibat. Plus de la moitié des célibataires habitent dans des villes de plus de 100 000 habitants. Deux sur trois sont des femmes. Un sur deux a plus de 50 ans.

Les jeunes sont de plus en plus séduits par les sites de rencontres : chez les 18-25 ans, plus d'un sur quatre a déjà fréquenté au moins un site, contre 19 % des 26-30 ans et 13 % des 31-35 ans. Au-delà de 36 ans, les pourcentages chutent en dessous des 10 %... Des presque quadragénaires qui recherchent une relation plus durable et qui se retrouvent dans les fichiers des agences matrimoniales, où 57 % des inscrits sont des femmes. Concernant l'âge, la majorité se situe donc entre 30 et 50 ans. On est bien loin des clichés habituels et la demande est considérablement plus élevée chez les trentenaires qui ont du mal à trouver leur bien-aimé(e).

GÉO- LOCALISATION

En 2008, la fonction de géolocalisation du nouvel iPhone 3G change tout. Rapidement, Grindr est créé, une application pour les hommes homosexuels qui ne se concentre plus sur la compatibilité mais sur la proximité géographique. C'est un tel succès que dès 2012, Tinder est lancé en se basant sur le même principe, mais pour un public plus ample, également hétérosexuel. Les applications utilisant la géolocalisation ont constitué une révolution du marché des rencontres en ligne, les rendant extrêmement populaires et largement acceptées.

Toutefois, même si les sites internet offrent la possibilité de ne sélectionner que les profils de sa région ou dans un rayon de kilomètres définis, bien souvent ils regorgent de « candidat(e)s » qui résident dans de grandes agglomérations. Or, la proximité géographique est largement plébiscitée, pour se rencontrer facilement, pour se fréquenter en ayant des activités communes voire pour construire des projets sans déménagement et en conservant ses amis, les liens avec sa famille.

MENSONGE

Qui n'a jamais menti sur son poids en s'enlevant quelques kilos et sur sa taille en se rajoutant quelques centimètres ? Les gros reproches dénoncés par 64 % des utilisateurs des sites de rencontres sont les boniments et autres fanfaronnades.

Dans une agence, le statut va être vérifié pour être sûr que l'aspirant(e) soit libre à l'état civil : célibataire, divorcé(e), en instance de divorce mais séparé(e) de corps et vivant seul(e), veuve/veuf. Des justificatifs sur la situation de famille, le domicile, l'activité professionnelle devront être produits...

AU DORAT

Dans la cité dorachonne au nord de la Haute-Vienne, Sandrine, 37 ans, est mariée depuis trois ans. « Je suis une déçue des rencontres sur internet : les gens mentent beaucoup et sur tout. Puis, j'ai un métier prenant et un fils en bas âge. Je n'avais pas de temps à perdre avec des rencontres futiles, des hommes indécis, des maris volages... Je suis une femme de la campagne et je n'en ai pas honte. Mais certains hommes ont des idées reçues auxquelless j'ai été confrontée. À l'agence, outre les propositions, on m'a donné des conseils pour réussir les premiers rendez-vous et on m'a aidée à me relooker, même si c'est un bien grand mot (rires). En tout cas, je suis satisfaite et... heureuse en ménage comme on dit ».

À LIMOGES

Pour Patrick, faire appel à une agence matrimoniale était devenu comme une évidence. « Ce n'est pas ou plus un tabou. Je ne cherchais pas une escort mais bien ma moitié. À 53 ans, divorcé, je voulais trouver celle avec qui je construirai la seconde partie de ma vie amoureuse ». Cadre supérieur dans une entreprise internationale avec un site à Limoges, il avoue ne pas se risquer à accoster une femme dans le cadre professionnel ou sur son lieu de travail.

« Depuis #MeToo, je suis devenu méfiant. Même sans mauvaise intention, un rapprochement ou des paroles peuvent être mal interprétés et surtout lorsqu'il y a une relation hiérarchique. Je n'allais pas dans les bars et les boîtes même celles plutôt fréquentées par des quinquas, qui sont cataloguées ''lieux de drague''. Donc, je me suis tourné vers une agence et... (il triture son alliance) je ne le regrette pas », conclut-il en montrant des photos de bonheur à deux sur son smartphone...

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