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Orientation et ambition ont-elles un genre ?

07h00 - 26 janvier 2023 - par Info Haute-Vienne
Orientation et ambition ont-elles un genre ?
L'ambition reste l'apanage des bons voire des très bons élèves

Réalisée auprès d'un échantillon national représentatif de 1 000 élèves inscrits dans le second cycle du second degré, une étude menée par l'Ifop pour Delta Business School révèle la persistance de certaines disparités de genre en matière d'orientation et de filières ainsi que des écarts peu conséquents en matière d'ambitions, signe que la mentalité des filles évolue.

Si la confiance en soi dans le cadre scolaire va avoir un impact sur l'épanouissement et les choix des élèves notamment en termes d'orientation, cette étude révèle des disparités de genre et sociales En effet, alors que les lycéens sont 87 % avoir confiance en eux, la situation des lycéennes donne à voir un taux de confiance nettement inférieur (64 %, dont 14 % de « tout à fait »).

Le déterminisme social apparaît également comme un facteur impactant dans la vision des lycéen(e)s de leurs capacités scolaires : 50 % de ceux issus des catégories aisées déclarent une forte confiance en eux, contre 11 % des catégories modestes.

Ambition

L'ambition, notion pendant longtemps présentée comme masculine, apparaît quant à elle comme de moins en moins genrée. D'abord parce que les hommes et les femmes déclarent des taux d'ambition relativement similaires (87 % pour les lycéens et 82 % pour les lycéennes). Ensuite car ces derniers sont une nette majorité (68 %) à penser que les hommes et les femmes ont autant d'ambition les uns que les autres.

De plus, l'ambition apparaît plébiscitée par les lycéens qui sont une très grande majorité à se reconnaître dans cette idée. Dans le détail, cette caractéristique semble se renforcer avec l'âge (17 % des lycéen(e)s de 15 ans se disent « très ambitieux » contre 28 % de ceux de 18 ans) et reste l'apanage des bons, voire très bons élèves (46 % des très bons élèves sont très ambitieux contre 5 % des mauvais élèves).

Par ailleurs, quand on regarde l'idéal professionnel de ces lycéen(e)s, les notions de pouvoir, d'admiration et d'argent n'arrivent pas en tête de leurs préoccupations. L'ambition des lycéen(e)s d'aujourd'hui serait davantage de prendre le pouvoir de leur vie en faisant un travail qui leur plaît, qui a du sens, tout en pouvant organiser son temps.

Enseignement supérieur

Alors que le baccalauréat est de plus en plus accessible, une écrasante majorité (91 %) de lycéen(e)s déclarent souhaiter poursuivre leurs études dans l'enseignement supérieur. Des disparités apparaissent tout de même.

D'abord, les filles sont plus nombreuses à être certaines de ce choix (71 % veulent « certainement » poursuivre leurs études contre 62 % des garçons) manifestant peut-être ici une forme de « syndrome de la bonne élève ».  Ensuite, un plafond de verre social semble persister et faciliter la projection dans le supérieur des élèves issus des catégories plus aisés : 81 % des lycéen(e)s avec des parents cadres sont certains de vouloir poursuivre après le bac, contre 68 % dont les parents sont des employés.

Au-delà de ce net mouvement du lycée vers les études supérieures, l'observation plus approfondie des choix des élèves en matière d'orientation révèle des disparités de genre à deux niveaux : de nombreuses études le montrent, les lycéennes ont tendance à moins s'orientent vers les filières scientifiques, ce qu'on dit moins, c'est que quand elles le font c'est dans le secteur médical ou paramédical qu'on les retrouve.

En effet, 19 % d'entre elles souhaitent se diriger vers les disciplines de santé, contre 6 % des garçons. Le choix de ces métiers dits du « care », est l'illustration de dynamiques sociales observées à l'âge adulte et qui se jouent dès le lycée.

Monde professionnel

La figure de l'entrepreneur séduit fortement les lycéen(e)s, et aussi bien les filles que les garçons : 86 % d'entre eux se sentent capables de créer un jour leur entreprise. Ce résultat est peut-être le reflet du succès de l'image du self made man/woman ou de la business woman/man véhiculée par certains influenceurs et célébrités sur les réseaux sociaux.

La création d'entreprise apparaît également comme un moyen pour les lycéen(e)s de mieux répondre à leurs attentes à l'égard du travail, plus en adéquation avec l'entrepreneuriat qu'avec le salariat.

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