Élections présidentielles : qui appelle à voter pour qui ?
Dès dimanche au soir ou dans la journée du lundi qui a suivi, certains des 10 candidats aux élections présidentielles n'ayant pas franchi le premier tour, ont émis des " consignes de vote ".
Limiter l'abstention, convaincre les indécis, pallier la fuite des voix. Même s'il n'y a rien de plus volatile qu'un électeur qui parfois choisit son bulletin en entrant dans le bureau de vote, et même si chaque candidat le sait " Les voix n'appartiennent à personne ", les 10 éliminés du 1er tour des élections présidentielles ont donné des " consignes "... ou pas !
BARRAGE AU RN
Avec 4,78 % des voix, Valérie Pécresse, qui ne s'était pas clairement positionnée après les résultats, a finalement admis, précisant qu'il s'agissait d'un choix personnel (pas forcément au nom de tous les membres de son parti Les Républicains, Eric Ciotti aurait fait des œillades au RN) : " Malgré les divergences que j'ai évoquées durant la campagne, je voterai en conscience pour Emmanuel Macron " afin d'éviter le " chaos ". Une alternative identique pour Nicolas Sarkozy, qui était jusqu'alors resté bien... muet.
Yannick Jadot (4,63 %) a annoncé rapidement vouloir " faire barrage à l'extrême droite en déposant un bulletin Macron dans l'urne le 24 avril prochain. Que personne ne minimise la menace de l'extrême droite ! ".
Même option pour Fabien Roussel (2,28 %) : " Je ne permettrai jamais que Madame Le Pen prenne le pouvoir. Jamais nous ne banaliserons l'extrême droite et ses idées. J'appelle tous les Français à se servir du seul bulletin à notre disposition pour la battre au second tour " (NDLR : celui d'Emmanuel Macron).
Anne Hidalgo (1,75 %) s'est franchement exprimée : " Pour que la France ne bascule pas dans la lutte de tous contre tous, je vous appelle à voter contre l'extrême droite en vous servant du bulletin de vote Emmanuel Macron ".
Plus partagé mais finalement... pourrait-on dire pour Philippe Poutou (0,77 %), qui n'a pas donné de consignes de vote à ses partisans car, selon lui, " Macron n'est en rien un barrage à l'extrême droite. Pire, sa politique la nourrit ", mais qui a quand même lancé : " Pas une voix ne doit aller à l'extrême droite ".
Enfin, Jean Lassalle (3,13 %) et Nathalie Arthaud (0,56 %) n'ont pas donné de consignes de vote.
REPORT POUR LE RN ?
Eric Zemmour, qui arrive en quatrième position avec 7,07 % des voix, appelle ses électeurs à reporter leur vote sur Marine Le Pen : " Parce que je pense à la France avant tout, je ne peux pas rester les bras croisés devant les maux qui guettent notre pays. Face à elle, il y a un homme [...] qui fera pire s'il est réélu ". Il en est de même pour Marion Maréchal-Le Pen, qui a quitté le Rassemblement National pour rejoindre Reconquête ! Nicolas Dupont-Aignan (2,06 %) a préféré communiquer sur Twitter pour apporter son soutien à Marine Le Pen, en demandant à ses électeurs de " faire barrage à Emmanuel Macron ".
QUID DE MÉLENCHON ?
Jean-Luc Mélenchon, sur la troisième marche du podium avec ses 21,95 %, apparaît comme le grand arbitre de ces présidentielles 2022. Même s'il a répété quatre fois : " Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen ! ", il a rajouté : " Ceci posé, ne nous cachons pas la violence de la déception, en pensant à tout ce qui aurait été entrepris et qui ne le sera pas ", et concluant : " Les Français sont capables de décider ce qu'il est bon de faire ". Selon les instituts de sondage, 38 % de ses électeurs se déclareraient prêts à voter pour Emmanuel Macron au second tour, 33 % prévoiraient de s'abstenir, et les derniers 29 % préféreraient voter pour Marine Le Pen.
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