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Caméras-piétons : dissuader et apaiser

11h00 - 10 février 2021 - par Info Haute-Vienne
Caméras-piétons : dissuader et apaiser
Vingt caméras-piétons supplémentaires ont été commandées - ©

En 2020, la Ville de Limoges a doté certains agents de la police municipale de caméras-piétons. Un an après, Cyril Sarlin, le directeur de la sécurité prévention salubrité, dresse un premier bilan.

Pourquoi la Ville de Limoges a décidé d'équiper la police municipale de caméras-piétons ?

À l'échelon national, les caméras-piétons ont été expérimentées pendant une période de deux ans, de 2016 à 2018. Le décret est paru en février 2019 et la Ville de Limoges a équipé les policiers municipaux dès mars 2020 de ces caméras positionnées sur le torse. Nous les attendions avec impatience !

Quels en sont les effets ?

Avec une caméra-piéton, les outrages à agent diminuent de 70 à 75 %. Il s'agit de dissuader et d'apaiser les relations entre les usagers et les policiers, de décrisper... Dès que le policier la déclenche et avertit la personne qu'elle va être filmée, le voyant rouge s'allume et les comportements changent. Ça dissuade et calme toutes formes d'énervement car nous ne sommes jamais à l'abri de violences physiques et verbales. Si la caméra a un impact positif sur les délinquants, elle passe totalement inaperçue pour le citoyen lambda.

C'est un système gagnant-gagnant ?

Outre la limitation aux infractions sur un trouble à l'ordre public dès que la tension monte, la caméra a une double utilisation : si les images peuvent être utilisées lors d'une procédure judiciaire pour violences sur un représentant de la force publique, elles peuvent également servir à prouver que des usagers ont été « maltraités ». Tout le monde y gagne, alors que jusque-là, c'était parole contre parole. C'est une preuve quasi-parfaite, qui permet à l'OPJ de traiter les procédures sans remise en question.

Sont-elles un bon outil pour dénoncer les violences policières, dont on parle beaucoup depuis plusieurs mois ?

La police et la gendarmerie sont souvent remises en cause. Nous devons faire face à cette présomption de faute qui frappe les forces de l'ordre. La caméra-piéton est une façon d'améliorer les conditions de travail des policiers, étant un outil de protection pour eux : aujourd'hui avec les smartphones, on peut tout filmer et ne garder qu'une partie de l'intervention que l'on va mettre sur internet en victimisant ou en se victimisant.

Qui peut voir ou se servir de ces images ?

Les images sont déchargées sur les deux bornes installées à la caserne Marceau mais les informations sont cryptées, l'agent qui a filmé n'y a pas accès. Si les images ne sont pas saisies par un officier de police judiciaire, elles sont effacées au bout de 6 mois. À ce titre, nous avons comptabilisé 43 réquisitions judiciaires à la demande du Parquet. En comparaison, 185 réquisitions des images des caméras de vidéoprotection ont été enregistrées depuis 2015, année de leur installation.

La Ville de Limoges va-t-elle augmenter le nombre de caméras-piétons ?

L'année dernière, nous avions acheté 40 caméras (N.D.L.R. : 25 000 € formation incluse, subventionnés à hauteur de 4 000 €). Nous en aurons 20 supplémentaires en 2021. Comme nous allons augmenter nos effectifs, nous avons besoin de davantage de caméras.

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