Dominique Papon « Nous ne sommes pas une sous-télé nationale à l’échelon régional »

Depuis le 2 janvier dernier, Dominique Papon est délégué à l’antenne et aux programmes au sein de France 3 Nouvelle-Aquitaine, sous la direction de Laurence Mayerfeld. Info Magazine : Comment est née France 3 Nouvelle-Aquitaine ? Dominique Papon : Avec le redécoupage territorial, le réseau France 3 a été réorganisé : il y avait 24 antennes calées sur les 24 régions. Aujourd’hui, il y a douze directions. Comme on l’a beaucoup dit, la Nouvelle-Aquitaine est la région la plus vaste de métropole avec ses douze départements. De par sa composition, elle représente un défi motivant… Info : Est-ce un challenge pour vous ? D.P. : France 3 Nouvelle-Aquitaine comprend cinq rédactions locales et trois rédactions régionales, avec le maintien des éditions régionales. Ma responsabilité s’exerce sur un territoire plus vaste mais demeure la même. Il y a une forme de logique dans cette « promotion » : dans l’audiovisuel public, on acquiert tous les jours des compétences nouvelles. Info : Conserverez-vous les deux points forts de France 3 en région, c’est-à-dire l’identité et la proximité ? D.P. : Le journal régional est décliné avec une édition limousine et une édition aquitaine, par exemple. La proximité est inscrite dans notre ADN. Nous ne sommes pas une sous-télé nationale à l’échelon régional. A France 3 Limousin, nous continuons à avoir des décrochages habituels à midi, à 19h et après le Soir 3, tous les jours de la semaine et de l’année, ainsi que le dimanche. Puis, nous avons des décrochages exceptionnels, où nous prenons l’antenne pour rendre compte d’une actualité, comme il y a quelques jours avec le Vendée Globe. France 3 Aquitaine avec Poitou-Charentes et Pays de Loire ont « décroché » pour l’arrivée d’Armel Le Cléac'h. L’émission « 9h50 le matin » est produite à Limoges et est diffusée sur toute la Nouvelle-Aquitaine, comme « Péché gourmand ». Dorénavant, j’ai un bureau à Limoges et un autre à Bordeaux, puisque je vais partager mon temps entre plusieurs rédactions régionales. On n’abandonne donc aucune de nos positions. Nous sommes toujours la même entreprise avec les mêmes missions : informer au plus près des territoires avec une information de qualité, divertir… Rien ne change. Info : Qu’en est-il du budget ? D.P. : Maintenant, il y a trois antennes et une seule région. Toutefois, il n’y a eu ni « coupe », ni plan social. Ceux qui étaient là au 31 décembre, l’étaient encore au 1er janvier. Dans l’avenir, ceux qui ont envie de mobilité professionnelle auront peut-être des opportunités. Il y aura davantage de « fluidité ». Info : Quels sont les projets dans les cartons ? D.P. : Les grilles de programmes sont comme des paquebots : on anticipe le virage pour être pris plus tard. Les programmes sur lesquels nous travaillons aujourd’hui seront pour la plupart à l’antenne en septembre. Mais il n’y a plus désormais une antenne unique mais trois antennes. Info : Quelles sont les grandes orientations pour les mois à venir ? D.P. : L’ambition de Laurence Mayerfeld, la nouvelle directrice de France 3 Nouvelle-Aquitaine, que je partage, est de chercher à augmenter le nombre d’heures de diffusion de la télé régionale. Nous avons deux heures tous les matins à l’échelon de la Nouvelle-Aquitaine, ainsi que trois éditions tous les jours de l’année. Les programmes d’origine régionale représentent 10% de la chaîne. Delphine Ernotte Cunci, la PDG de France Télévisions, souhaiterait mettre en œuvre les moyens pour doubler cette diffusion dans les deux ans. C’est un objectif fort. « 9h50 le matin », fabriqué le lundi, mardi, jeudi et vendredi devrait également l’être le mercredi dans les prochains mois, ce qui développe l’offre de 20% sur la matinale. Propos recueillis par Anne-Marie Muia Photos © Yves Dussuchaud