Catherine Mauguien-Sicard

Adjointe au maire de Limoges, notamment en charge de la rénovation urbaine et de l'habitat, Catherine Mauguien-Sicard est la nouvelle présidente de Limoges habitat.

L'un de vos objectifs est de rapprocher l'office de ses locataires et de mieux l'inclure dans la vie des Limougeauds. Qu'est-ce que cela signifie ?

Limoges habitat est le bailleur social de Limoges le plus important avec 13 000 logements et 300 collaborateurs. Il dispose d'un patrimoine conséquent. 80 % des Limougeauds peuvent en bénéficier. Nous souhaitons « capter » par exemple les jeunes qui démarrent dans la vie, avec un salaire de 1 100 à 1 200 €/mensuels, n'ayant pas droit aux allocations logement. À l'échelle de Limoges Métropole, les projets de renouvellement urbain avec la démolition de l'ancien et la reconstruction de logements neufs, de logements intermédiaires, de petites résidences, de maisons individuelles... vont permettre de constituer l'offre sur le territoire communautaire et bien sûr à Limoges. Depuis le déconfinement, les gens ont de nouveaux besoins avec l'envie d'un balcon, d'un jardin... Nous devons donc adapter le parc.

Comment inscrire l'office dans une logique de développement et écologique et économique ?

L'un ne va pas sans l'autre. Limoges habitat est depuis de très longue date en pointe en matière d'innovation et un acteur du développement économique local. Concernant l'innovation, l'office a su produire des opérations emblématiques de son savoir-faire comme Théodore Bac, Ruchoux ou Châteaugaillard. Montjovis, une nouvelle opération de réhabilitation, en fera à nouveau la démonstration. Nous nous inscrivons dans une démarche écologique tant pour les constructions neuves que lors des programmes de réhabilitation ou encore lors des travaux effectués après le départ d'un locataire. Il est hors de question de proposer des « passoires » thermiques, qui vont plomber le budget des ménages. Une meilleure isolation ou une maîtrise adaptée des énergies leur permettra de faire des économies. À ce titre, nous sommes en train de travailler aux Portes Ferrées à Limoges. Des bâtiments ont été désamiantés et démolis. Nous voulons reconstruire des pavillons et du logement intermédiaire afin de modifier l'image du quartier.

Comment lutter contre la vacance ?

Il est primordial de maîtriser la vacance locative qui est d'environ 10 %. Pour ce faire, il est nécessaire de développer la qualité de services et d'accélérer les délais entre le départ d'un locataire et la remise en état pour la relocation. En plus, nous nous devons de rendre nos logements plus attractifs.

Mais l'offre est-elle vraiment en adéquation avec la demande ?

Dans le logement social comme le privé, le T3 est le plus demandé par les familles, et le T4 par les couples avec deux enfants, même si le T2 est intéressant, car il peut convenir à une personne seule jeune comme âgée, à un jeune couple... Dans les neuf quartiers prioritaires de Limoges, je suis favorable à la démolition des tours. L'un des objectifs est de recréer une offre ailleurs pour désintensifier grâce à des petites résidences ou pourquoi pas acquérir de petits immeubles, les réhabiliter en logements et les louer pour attirer de nouveaux habitants en périphérie de Limoges ou dans le centre-ville. De façon générale, nous désirons changer l'image du logement social loin des grandes barres d'immeubles avec des familles très précaires.